La malaria





Qui l'eût cru ?
La conscience aux aguets
Plutôt laminée
Quoiqu'intègre
Sur ton genou encore buter 
Que tu n'aies pu t'évaporer
Me sidère
 Entièrement
Sans résidu
Te dissoudre enfin dans l'éther
Malgré tout ce temps
Malgré le constat sans argutie
De ta complète innocuité
Comme un défaut dans la logique
Une arme blanche
Fichée dans le dos
De mon zèle thérapeutique
Avec la constance
Des maladies lointaines
Les accès chroniques
Des maux délocalisés
Des virus, des parasites, des bactéries
S'engouffrant
Avec une énergie délétère
Bien qu'exotique
Dans des étiologies assez impénétrables
J'ai beau
J'ai beau soigner l'immunitaire
Ce premier accès
A toi
Me fut aussi fatal
Que la piqûre d'un falciparum
Ta trompe vulnérante
Aura décidément
Infesté ma mémoire
Avec l'aveuglement des sporozites
Hantant par crise
Ma carcasse tremblante
Par cycle
Te rendant presque regrettable








Février 2019