Oublier










 Depuis plus de trois-mille soixante jours
Et je ne compte pas les nuits
J'ai suivi pas à pas
La trace de ta disparition
Chaque battement encore tiède
Des heures à te désaduler sans savoir
Que le chemin était une boucle
Et qu'en son centre dormait enfin
L'oubli, simple, l'oubli
Les vents divers
Les vents alliés
Ont balayé de haut en bas
L'abdomen qui t'accueillait
Ton nom même
Jusqu'à ce nom
Qui chaque fois calcinait 
Mon antre pylorique
Réduit au souffle
D'un étonnement
C'est donc ça
Ce qui disparaît disparaît
Même la plus teigneuse des idylles
Tu as repris tes droits à l'indifférence
J'en reste pantoise
Mais rassurée
Sur la vacuité des tourments
Le corps zélé de ma mémoire
Programmée pour son obsolescence
Garde peut-être
Garde plus bas
Quelques infimes séquelles
Les zones inflammatoires
Irréductibles au temps
Des traumas


















Décembre 2018