D'une pierre deux coups





Autour du cou de celle-là
Est attachée la corde
A la corde la pierre
Qui l'entrainera
Le chant qu'en coulant elle tente
Ouvre quelque peu le poids de l'eau
J'entends
Sa voix méchante
Sa mémoire craquant aux articulations des bras
Qu'elle se noie
Qu'après, enfin, je lisse
Le pli de la jupe sous mes doigts
Que je reprenne ma place
L'insouci, le perdu
La lente affaire tenace
Des gratuités déchues
Que son corps sur le fond
Insensible aux appels
Se mue en chair vitreuse
Sel et sang
Que sa noyade ultime
Libère un mouvement
Où assise face au miroir roux
Je chercherai l'ombre de cet amour reclus
Enfin banni
Si lourd sur le sol argileux
La corde
Et la pierre à son cou













Janvier 2018